Tous les ans, les bibliothèques parisiennes se réunissent pour organiser le festival Monte le son, dont la programmation est conçue par les discothécaires, et consacrée à chaque nouvelle édition à un genre musical différent. Pour l'édition 2018, c'est la voix qui est à l'honneur. La médiathèque Hélène Berr vous donne rendez-vous pour le concert d'ouverture du festival avec Médéric Collignon.

Débutant très tôt l’apprentissage de la trompette, sa découverte du jazz se fait de manière transversale, au contact d’autres musiques. De cette assimilation particulière naîtra un style qui emprunte délibérément à des sources hétéroclites.

Diplômé du Conservatoire de Nancy en 1989, Médéric Collignon opte alors pour le cornet à pistons, pour son timbre autant que par la position du corps qu’il requiert. La découverte du cornet de poche renforce ensuite ce choix, pour sa proximité avec la voix et sa forme compacte accentuant la dimension ludique de son jeu.

Installé à Paris à partir de 1997, Collignon se fait remarquer au sein de l’Orchestre National de Jazz dirigé par Paolo Damiani et devient une pièce maîtresse de différentes formations (Jazztet, Méga Octet, Sacre du tympan…), où s’exerce sa double compétence de soliste et d’interprète. En 2002, Claude Barthélemy fait appel à lui lorsqu’il constitue son second ONJ.

Médéric Collignon impose aussi son originalité à la voix, qu’il module à l’aide d’effets électroniques et de techniques extra-européennes. Sa polyvalence, ses qualités d’improvisation et son ambition à dépasser les clivages de genres l’amènent à fréquenter tant de « grands aînés » du jazz français qu’à essaimer son talent dans divers groupes alternatifs, la plupart gravitant autour des labels Chief Inspector et Yolk. Élément essentiel du Napoli’s Walls de Louis Sclavis, il est aussi l’une des têtes chercheuses du Collectif Slang. En improvisations solo, dans son duo MicrOrchestra avec Yvan Robilliard, qui intègre également son quartet Jus de Bocse avec Nicolas Fox et Emmanuel Harang, il embrasse le champ des possibles tous azimuts.

Le quartet, maintes fois récompensé, notamment aux Victoires du Jazz, s’est dernièrement attaqué au projet MoOvies où il revisite les BO de films de Lalo Schifrin, David Shire ou Quincy Jones.