21 Rue Alexis Lepere 93100 Montreuil
Mairie de Montreuil à 240m
World
Dimanche 08/01/2017 à 16:00
10,80 €Prix Digitick
Le demi est à 3,50 €
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Ophélie Gaillard et Sirba Octet présentent : Exils
Pièces de Bloch, Korngold, Ravel, Alberstein, Prokofiev
L'exil a du bon. Il fait souffrir. Et, dit le vieux proverbe, qui souffre, il vainc . Pour paradoxale qu'elle soit, cette formule qu'adresse Romain Rolland à Ernest Bloch le 28 décembre 1924 comporte tous les éléments qui caractérisent la vie du compositeur d'origine suisse, né à Genève en 1880. Ayant passé la majeure partie de sa vie au États-Unis de 1916 à 1930, puis de 1938 à sa mort, Bloch se sentira constamment en exil, que ce soit en Suisse, en France ou même dans ses postes successifs à Cleveland ou à San Francisco malgré son succès incontestable outre-Atlantique. La destinée a fait de moi un juif errant écrira-t-il à l'auteur de Jean-Christophe.
Ce programme réunit des compositeurs juifs émigrés aux USA, des musiciens aux histoires personnelles souvent tragiques, en tout cas malmenées par la grande Histoire. Il s'agit de parcourir avec mon violoncelle le chemin emprunté par ces compositeurs, à la lueur crépusculaire de la grande catastrophe du siècle dernier.
J'ai choisi de réunir pour ce concert des oeuvres classiques de compositeurs juifs devenus stars aux USA comme Aaron Copland ou Joseph Korngold ainsi que des pièces d'inspiration plus spécifiquement juive comme le Kaddish de Ravel ou le triptyque de la vie juive de Ernest Bloch. Pour ce cycle, nous avons diffracté l'accompagnement du violoncelle soliste originellement assuré par le piano pour le confier à un trio plus traditionnel, la clarinette, le cymbalum et la contrebasseQuestion de saveurs toujours
Avec ce quatuor, nous avons également concocté quelques traditionnels medleys et autres berceuses arrangés subtilement pour nous par Cyrille Lehn et partagés avec les membres du Sirba.
Peut-être ce projet longuement mûri est-il né il y a bien des années, lors d'un concert du génial Giora Feidman qui me laissa littéralement subjuguée par la fêlure d'un pianissimo extrême précédant le cri de sa clarinette-Shofar d'une tonitruante joie de vivre. Ou bien peut-être est-ce la voix de la grande Chava Alberstein qui m'a guidée dans cet apprivoisement du yiddish, cette langue si tendre et pourtant entrée en résistance, tellement outragée par l'histoire, si fragile et ténue que l'on a envie de l'accueillir dans le creux de l'oreille
Ophélie Gaillard