Cette basse qu’il caresse, frotte, arpège comme une guitare ou martèle comme un beat de grosse caisse, il l’a trimballée chez Néry, Bertrand Belin, Kyrie Kristmanson et surtout Emily Loizeau qui, de bassiste, lui a donné l’envie de devenir chanteur.
Chanteur parce qu’à presque quarante ans il y avait urgence à poser des mots sur ses cordes, pour dire le monde avec le grain de la voix et l’élan du cœur. Pur produit des 70s il en a gardé le goût de la liberté. Que ce soit en solo (basse/voix, mais oui) ou en trio (avec Rafaël Koerner et Tarik Chaouach, deux fidèles compagnons venus tout droit de ses aventures jazzistiques passées, et qui lui offrent cette base à la fois solide, mouvante et électrique qu’il recherche comme une matrice) il taille une route bien à lui, quelque part entre Claude Nougaro et Robert Wyatt
(ou entre Dick Annegarn et Frank Zappa, il hésite).