Un pied dans une douce nostalgie slave héritée de son père, un autre dans une flaque de couleurs pop électro, son premier album, « Animal », nous entraîne dans un monde surprenant, dans lequel on glisse avec délice d'influences électro planantes survolées par la voix aérienne de Nirman, à des morceaux plus groovy flirtant avec l'acid-jazz, en ralentissant parfois sur quelques minutes de chanson mélancolique comme un rappel à la réalité pour mieux en redécoler.
Le sens du perfectionnisme et de la précision transpire sur cet album aux morceaux maîtrisés jusqu'au bout des croches. En découvrant Nirman, on tombe sous le charme de cette voix aérienne qui rappelle celle d'Alain Chamfort bravant les vagues de « Manureva ».
Au fur et à mesure que l' « Animal » se révèle, la technicité s'allie avec la simplicité pour accoucher d'un album d'une très grande classe, comme dans un restaurant nouvelle cuisine qui réinvente des plats de tradition pour en faire des œuvres d'une délicate beauté aux saveurs somptueuses. La chanson française n'a jamais été aussi pleine de saveurs.