Depuis une grosse quarantaine dʼannée, nous avons pris lʼhabitude de côtoyer sa silhouette, son sourire, dʼécouter sa musique. La liste de ses collaborations dépasserait la capacité de cette page, de Roy Haynes à Zool Fleischer, de Chet Baker à Kenny Drew, Tal Farlow, Andy Laverne, Johnny Griffin, Jimmy Gourley, Jacky Terrasson, Michel Graillier, Aldo Romano ... (consulter un annuaire dédié ‘musiciens de jazzʼ sera plus simple).
Il a donc fallu quʼil attende dʼêtre plus que soixantenaire pour que Dominique Lemerle signe enfin son premier album en tant que leader ! ce nʼest plus de la maturité, cʼest de la double distillation, un élixir, un condensat, une huile essentielle quʼil nous sert sur un plateau avec ce quartet qui ronronne comme le moteur dʼune Ford Cobra, dont la simple esquisse de petit mouvement du premier orteil vers lʼaccélérateur ferait frémir les culbuteurs ! Les quatre pistons de ce gros moulin : Dominique lui-même (contrebasse), Michel Perez (guitare), Manuel Rocheman (piano) et Tony Rabeson (batterie), tous des compagnons de route de longue date, mais réunis ici ensemble pour la première fois.
Au programme, un répertoire riche de standards revisités, parfois anciens, (Kurt Weil, Richard Rogers), ailleurs plus récents (Jim Hall, Bill Evans), ou chers à notre cœur (Manoir de mes rêves), où la liberté et le dialogue complice règnent en maîtres et nous permettent de goûter une espèce de ‘New Wine in Old Bottlesʼ : ‘THIS IS NEWʼ !!!