Rock
Chuck Prophet & the mission express
Dans son album « The Land that Time Forgot », Chuck Prophet évoque les présidents Lincoln, Nixon et Trump et dénonce les armes à feu.
Mardi 07/06/2022 à 20:30
18 €Sur Place
15 €Prévente
Le demi est à 3,50 €
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À propos
Entre folk et blues, le musicien chante Amérique éternelle, ses histoires d’amour et ses grands espaces.
La chanson a été écrite plusieurs mois avant l’élection présidentielle américaine. Elle entre pourtant fortement en résonance avec l’actualité de ce mois de novembre 2020. Get Off the Stage (« Quitte la scène »), telle est l’injonction que le musicien californien Chuck Prophet lance à un président sortant qui s’accroche désespérément.
Même si son nom n’est jamais prononcé, les travers de Donald Trump – de sa chevelure à sa faiblesse pour son « copain russe » –, sont décrits avec précision au service d’un humour noir assumé. « Les arguments sérieux n’ayant pas l’air d’avoir beaucoup d’effet, avec Klip (son coauteur, le poète Kurt Klipschutz), on a plutôt choisi une approche à la Charlie Chaplin, genre Le Dictateur », revendique Chuck Prophet.
Poète plus que protestataire
« Si tu étais une voiture, tu n’aurais plus d’essence/Avec tes quatre pneus à plat », ironise le musicien sur un tempo country. Son protest song se muscle d’une colère plus politique pour lancer : « Tu bloques les intestins de la démocratie/Et le patient se meurt/ Alors s’il te plaît, quitte la scène. »
Charles William Prophet, né en 1963 en Californie, n’est pourtant pas un protestataire, plutôt un poète élégiaque. Représentant de l’Americana, musique qui incarne « cette terre oubliée du temps », l’Amérique profonde, il a grandi dans une famille qui votait républicain. Il a passé son enfance à La Habra, ville natale de Richard Nixon, et raconte dans Nixonland sa sortie de classe en primaire pour visiter les premiers bureaux du président républicain.
Auteur de 14 albums, le musicien qui a débuté en 1984 avec le groupe de rock néo-psychédélique Green on Red, prend le pouls de son pays aventureux et romantique, énergique jusqu’à la violence. « L’amourne sort pas du canon d’un fusil », clame Chuck Prophet. Sa voix grave, son humour, et la tendresse avec laquelle il accompagne ses concitoyens en quête d’une place au soleil évoquent Bob Dylan.
Intense sensibilité
Le très rock Marathon offre une virée rythmique aux guitares rockabilly, au duo enlevé. Dans Best Shirt On, changements d’accords et riche instrumentation acoustique ponctuent l’espoir et la déception d’un ouvrier malchanceux. Planté sous la pluie, avec ses cheveux bien peignés et sa meilleure chemise, il attendra en vain celle qu’il aime.
Au sommet de son art du récit, Paying my Respects to the Train évoque avec mélancolie l’hommage que les Américains rendirent à Abraham Lincoln en 1865 sur le trajet du convoi funéraire du président assassiné. Entre folk et rock, blues et country, Chuck Prophet offre ici une ballade d’une intense sensibilité, sa voix chaude incarnant toute la diversité d’un pays éprouvé mais enfin réconcilié