Les cowboys apocalyptiques Fields Of The Nephilim, formés à Stevenage en 1984, sont à la fois emblématiques et précurseurs du rock gothique anglais au côté d’autres formations telles Sisters Of Mercy ou The Mission UK. Leur venue à Paris est un évènement à ne rater sous aucun prétexte. Live, le son du groupe des fondateurs Carl McCoy (chant) et Tony Pettitt (basse) est une expérience chamanique : lourd et climatique, gorgé d’occultisme et hanté par le grain guttural et unique du leader. Quiconque a vu McCoy sur scène se dit écrasé par son charisme, et l’affirmation ne s’est jamais autant vérifiée qu’aujourd’hui. Alors que les Anglais n’ont pas joué dans la capitale depuis le début des années 1990, le contexte de leur venue au Trabendo est prometteur : le groupe est en effet sur le point de dévoiler de nouveaux enregistrements studio, les premiers depuis Mourning Sun (2005). Après avoir couché un triptyque resté culte dans le genre gothique (les bruts Dawnrazor [1987] et The Nephilim [1988], suivis de l’apogée climatique Elizium [1990]), FOTN a connu diverses réincarnations (dont le métallique The Nefilim, mené par McCoy au milieu des 90’s) avant de se restaurer progressivement à partir du début des années 2000. Depuis 2007, le groupe écume les scènes européennes, laissant derrière lui le souvenir d’une performance possédée, musculeuse et incantatoire, retracée en dernier lieu sur l’intense double live CD/DVD Ceromonies (2012). Un show à la fois mémoriel et porteur d’espérances : à Paris, le quintette restituera au public ses classiques éternels – performance dont la résonance fidèle aux racines s’est progressivement épaissie, dans cette rigueur obsessionnelle qui a de tout temps animé le leader.