Facteurs chevaux
Composé de Fabien Guidollet (Vérone) et de Sammy Decoster, le duo folk alpin incantatoire, comme il aime à se qualifier, s’est fait connaître des initiés en proposant ses chansons folk dans des lieux de recueillement (églises, chapelles, couvents…). Rien de religieux cependant dans leurs mots, sinon des contes ruraux en forme de chevauchées sauvages. A l’instar des troubadours, les deux compères égrènent leur poésie médiévale un rien onirique parée de leurs plus seyants attributs, à savoir des harmonies vocales au diapason, une autoharpe discrète et des guitares fluides et boisées.
Leur premier album, « La maison sous les eaux », sorti en septembre, a été encensé, notamment, par François Gorin (Télérama), Libération et Pinkushion. Avec ses chansons folk gothiques, qu’on ne connaissait pas dans la langue et le paysage français, il joue la carte de l’étrangeté. Si les harmonies vocales se réclament des Everly Brothers ou des Fleet Foxes, l’atmosphère renvoie plutôt au Leonard Cohen le plus crépusculaire.
Plus proche de nous, Facteurs Chevaux, par son écriture subtile et impressionniste, pourrait appartenir à la même famille que Arlt ou Pain-Noir.
Centredumonde
Guitariste dilettante des nineties brestoises, Joseph Bertrand a officié dans Jacques Atomique, une formation pop pour laquelle il a écrit et composé des morceaux simples et mélodiques, aux textes ludiques, déjantés, parfois glauques. En parallèle, Joseph a enregistré dans son coin des morceaux plus personnels, qu’il a répertorié au fil des ans, comme une collection privée de chansons reflétant son humeur du jour, une sorte de musée intime, le musée musical Centredumonde.
Joseph élargit son univers domestique, un monde à la fois poétique, drôle et cynique, un brin désabusé, provocateur, fait de bric et de broc. Les concerts se suivront (premières parties d’Herman Düne, de Françoiz Breut, d’Expérience, de Miossec) mais ne se ressembleront jamais,
Les années passent, Joseph quitte Brest pour Paris et perd en insouciance ce qu’il gagne en gravité émotionnelle, les chansons s’accumulent, disséminées sur Internet, égarées sur des disques durs et des disques gravés, elles deviennent un journal psychique, comme un bulletin météorologique des sensations éprouvées.
L’Eglise de la Petite Folie, label brestois, a retrouvé sa trace et a publié en mars 2015 une compilation de 20 morceaux écrits et composés entre 1997 et 2012, intitulée « Bang ! Une introduction à Centredumonde », avant la sortie d'un prochain album.
Garden With Lips
Garden With Lips est le graphiste du label l’Eglise de la Petite Folie et du Festival Invisible (Brest) . Egalement musicien, il tisse des morceaux existentiels tout en retenue, sur fond de boucles electro-folk flirtant avec un psychédélisme mélancolique.
"La voix de mon rêve",deuxième chapitre de sa discographie, est un opus de chansons lo-fi plein de charme et produit avec classe qui enveloppe le chant du musicien d'un chapelet d'arrangements home-made (maracas, xylophone ou percussions) tissant ainsi un lien bizarroïde entre Arthur H et Damon Albarn, Biolay et Beck (Les Inrockuptibles)