Tous les ans, les bibliothèques parisiennes se réunissent pour organiser le festival Monte le son, dont la programmation est conçue par les discothécaires, et consacrée à chaque nouvelle édition à un genre musical différent. Pour l'édition 2018, c'est la voix qui est à l'honneur.

De La Crau est la nouvelle formation de Sam Karpienia, une des grandes voix qui s’est révélée à Marseille au cours des deux dernières décennies. Le chanteur marseillais s’est d’abord fait connaître avec Gacha Empega et ses polyphonies marseillaises actualisées, puis il y eut le groupe de rock épicé Kanjar'Oc mais c’est surtout au sein du groupe quasi-culte Dupain qu’il a encore plus marqué les esprits en fusionnant trad occitan, rock et musiques actuelles.

Plus récemment il célébrait la poésie libertaire du monde d’Oc et d’Anatolie avec le trio Forabandit. Aujourd’hui en trio pour un « rock trans folk doom provençal », l’artiste et poète est toujours au plus près de ses émotions, livrant des concerts d’une rare intensité. Sam Karpienia n’en finit pas de renaître et nous fait vivre une véritable expérience à chacune de ses prestations scéniques.

Sam Karpienia chante un rugueux hors sol provençal distordu par des riffs en boucle de guitares électriques. Thomas Lippens aux percussions tribalise des bois ferraillés martelant la transe. Manu Reymond à la contrebasse fait grincer et mordre de graves ostinatos à l’archet.

De la Crau : un univers sobre, à la puissance contenue, des mélodies traversées de poésies aux mille visages.