Solaire et solo. C’est ainsi qu’on pourrait décrire ce dix-huitième album studio de notre insolite et salutaire néerlandais franco-fou chantant. Dick Annegarn, sa voix, ses textes, sa guitare, dans le plus simple appareil. Tout nu, tout cru, tout beau.
Söl, donc, c’est le titre, avec tréma mais sans trémolo, renoue superbement avec la veine blues-folk loufoque que Dick le troubadour réinvente à sa manière depuis plus de quatre décennies.
Voilà du Dick comme on l’aime, rustique et sophistiqué à la fois, acoustique et esthétique, dense et épuré, toujours scandé de ces chanterelles agiles et de cette voix d’ogre débonnaire au swing bourru. Dix chansons brut de pomme, où gambadent Marylin Monroe, Pythagore, Modigliani, Saint Thomas, des piafs quadrupèdes et des agrumes volants, le tout entre La Haye, Saint Denis et l’Himalaya.
Le verbe, la passion de l’artiste en verve. Illustrée, comme chaque année, par son désormais incontournable Festival du Verbe, qui accueille chez lui la crème des orateurs, conteurs, poètes ou trouvères. Dick Annegarn a aussi dans sa besace un opéra futur. Solitaire et ensoleillé, les pieds au sol et la tête dans les nuages, telle est la clé de Söl, l’un des plus beaux albums d’Annegarn, le garnement prolixe. Un Söl majeur.