Poète des bas-fonds de Buenos Aires, Melingo est un artiste radical et libre qui a déjà connu plusieurs vies musicales. Icone punk et figure mythique de la scène rock destroy, il est passé par le funk, le reggae, le classique, la pop ou encore le flamenco avant de redécouvrir le tango de sa ville natale, il y a une quinzaine d'années. Il ne connaît aucune limite esthétique et sa voix rocailleuse fait naître un tango marginal chanté en lunfardo, un argot des banlieues de Buenos Aires devenu un genre littéraire, qui mêle l'italien, l'espagnol et quelques mots de français. Comme tout bon « porteno »*, il a le blues portuaire et sa voix est celle du « compadre », une sorte de caïd entre gaucho et mafieux sicilien qui boit son spleen et trimballe son harmonica sur un air de « rebetiko » grec, avec une suspension presque tzigane. Son dernier album, « Oasis », clôt une trilogie entamée en 2014 avec Linyera suivi de Anda dans laquelle il suit les aventures de ce clochard céleste nommé Linyera (voyou en lunfardo), qui croise un diseur de bonne aventure, une femme-chamane, une danseuse muette, des mercenaires sentimentaux ... Une galerie de personnages surréaliste magnifiée par un conteur qui chante comme personne la grandeur et la misère de l'âme humaine.