Leur dire quoi ? Qu'ils vont en prendre plein les tympans ? Qu'avec ce combo de Dijon, la moutarde ne fait pas que monter au nez ; qu'il y aura des fièvres jamaïcaines, des transes hardcore, des skanks à l'anglaise, des boucles hypnotiques et des lézardes des guitares saturées, des machines froides et des amplis surchauffés. Organique mécanique. Tell them que la communauté sort de studio et que ça va barder. "In your face", comme le scande le refrain de leur single "NTRTNMNT".
Depuis leur rencontre sur les bancs du lycée et la sortie de leur premier album "Ground Zero" en 2011 (nominé aux Victoires du Reggae 2012, catégorie album Dub de l'année), les déjantés Dijonnais ont peaufiné leur mixture sonore, "Alternative Bass music" disent-ils. Leur label "AB" ? Pas un assortiment de graines à picorer, mais un mélange hautement inflammable d'électro-hip hop, de dub, drum & bass et de rock tendance riffs de bûcherons. Des cocktails molotov à mèches courtes que l'on retrouve dans leur nouvel album, "Night Run" (Youz prod/Musicast), porté par le clip "NTRTNMNT".
Pas d'entertainment sans entraînement. Dans cette variation urbaine des Dieux du stade, on stage, le réalisateur Hachem El Yamani - plus habitué à faire des reportages sur les crocodiles -, a su capter l’instinct animal, la soif de mouvement et le dépassement de soi propres aux musiciens et aux sportifs : le Yamakasi Williams Belle mène sa troupe d'apprentis acrobates avant d'aller jouer les funambules sur le mobilier de béton, des danseuses de hip hop suent à coups de steps leur dure journée de labeur, les frères Lacombe, champions de Full Contact, s'acharnent sur des sacs de sable. Tous cherchent la transe au rythme de la basse.
"Night Run" compile les courses folles et les virées nocturnes. Pas de genre à louvoyer les TelDem, plutôt radicaux, à l'image de leur musique : "Je mets du cœur dans ma musique, je vis et je veux mourir dans ma musique", affirment-ils dans un de leurs morceaux. Il faut que ça cogne, que ça détonne.
La petite communauté de poids lourds débarque sur le ring du Petit Bain le 21 avril, accompagnée par Le Catcheur, la Pute et le Dealeur, histoire de rester entre gens de bonne famille et de faire trembler les murs. Comme un uppercut efficace, le carré d’as percute.