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Coup de cœur

Pura Fé au Café de la Danse (avec Big Daddy Wilson)

le 16 avril 2015

Figure emblématique de la « Rez Music » – ce blues-folk des Amérindiens zappé des manuels scolaires américains -, Pura Fé n’a de cesse de faire entendre la voix des « Natives » afin que leurs chants résonnent au-delà des frontières de leurs humiliantes réserves. D’origine Tuscacora, la sixième nation iroquoise, cette artiste, enseignante et militante parcourt les scènes du monde entier pour rectifier quelques couacs de l’Histoire : « Notre rouge pays natal a accueilli l’Afrique noire déracinée, c’est de là que vient le Blues, le fruit de l’esclavagisme », assène-t-elle. Quand on écoute attentivement les solos de Jimi Hendrix, Taj Mahal et de Muddy Waters, tous ces grands noms du blues et du rock aux racines autochtones, comment ne pas comprendre d’où vient le blues ? Le visionnaire Bo Diddley, lui-même sang-mêlé, n’a-t-il pas incorporé des rythmes amérindiens dans son fameux « Diddley Beat » ? Noirs et Rouges unis autour de la note bleue. Shuffles de lap steel, riffs country, mélopées traditionnelles indiennes, évoquant les transes des cérémonies pow-wow, Pura Fé dépoussière avec audace les fameuses douze mesures. Son dernier album, Sacred Seed (Nueva Onda Records, sorti début 2015) poursuit cette réhabilitation de la parole des « First Nations », à la lisière du blues, du jazz et du folk. Un chant qui porte, une voix qui compte.

—  Milo Green

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