Pour la Toussaint, le Cabaret Sauvage accueille un gang de pistoleros patibulaires, armés de six-cordes en guise de six-coups. De quoi réveiller les morts, c'est raccord. Pour cette réunion plus sulfureuse que morbide, Popa, le père pétard du blues-rock, a invité les sales gosses des Balkun Brothers, un combo gypsy-blues-rock du Connecticut adepte de la guitare slide, et dont Chubby a produit le premier album. La filiation est assurée, la famille Addams peut aller se rhabiller, elle ne fait plus peur à personne.
Disons-le clairement : Popa pète le feu dès qu'il monte sur scène, comme en témoigne la sortie de son double album live, "Big, bad & beautiful" (Dixiefrog), enregistré lors de sa tournée française de mars dernier. Dix ans que l'ogre du Bronx n'avait pas sorti un live, le mal est réparé de la plus fiévreuse des manières. Au sommaire, du Popa dans le texte, depuis ses quasi débuts avec "Booty and the Beast" jusqu'à l'album des 25 ans de carrière "I'm fellin' lucky", le tout agrémenté de quelques reprises brûlantes des Rolling Stones. Soit des riffs de guitare décapants, du blues binaire à souhait et des doigts d'honneur rock. Big, bad et beautiful, c'est vrai.

—  Milo Green