Lysistrata… Vague souvenir du lycée. Quel lien entre le power trio rock et l’héroïne de la pièce d’Aristophane, féministe avant l’heure, qui convainc les femmes d’Athènes d’entamer une grève du sexe tant que leurs maris n’auront pas signé un traité de paix avec Sparte ? Faites ni l’amour ni la guerre, mais du rock’n’ roll ? En attendant de le savoir, le trio franco-anglais né sur les bancs d’un lycée de Saintes, prend d’assaut la citadelle, à l’image des aïeules athéniennes.
Lauréat du Prix Ricard S.A Live Music 2017, Lysistrata ne mégote pas sur les classiques de la littérature noise et post-rock : déluges de disto, riffs de bûcheron et syncopes de guitares éthyliques, tandis que la batterie cogne pas toujours binaire et que la basse tonne. Dans leur explosif E.P., Pale Blue Skin (disponible le 30 mai), Théo Gueneau (guitare), Max Roy (basse) et Ben Amos Cooper (batterie) envoient du bois tout autant qu’ils tricotent, soufflant les volutes psyché-rock avant de grosses bouffées noise. Le calme avant la tempête en somme, comme sur le single "Asylum" et ses efficaces slogans punk-rock dans les chants. Sur "Sugar & Anxiety", les trois de Lysistrata se rapprochent de Faith No More ou des New-yorkais de Battles, autres adeptes des mèches math-rock, de ses expérimentations soniques, dissonances et autres zigzags à la Zappa. Ils ont vingt ans à tout casser et casse déjà la baraque à rock, les doigts sur la gâchette et non dans les frites, grâce à un son radical et une maturité de vieux briscards. Un peu de finesse mélodique dans leur monde de brutes rock.
Release Pary! Lysistrata + Equipe de Foot au Nouveau Casino
31/05/2017 – Nouveau Casino Paris 11