" To love is to live " n'est pas le dernier James Bond à venir, mais Jehnny Beth pourrait être " la 007 ", touche à tout et capable de tout, à la fois chanteuse, compositrice, autrice, productrice et comédienne française, et allez savoir si elle pourrait même sauver le monde :)
" To love is to live " est l'album solo de Jehnny Beth. Elle n'en est pas à son premier essai, habituée à la scène, cette trentenaire a déjà bien roulé sa bosse et plusieurs des thèmes abordés dans cet album sont certainement issus de ses expériences, ses envies, ses craintes, ses colères, sa vision contemporaine de la vie et de la modernisation de la société.
Le single " French Countryside " avec " We will sin together " semblent être les titres les plus accessibles de l'album pour un public "généraliste", et le reste des titres est surprenant.
On peut acclamer une prise de risque musicale sur l'ensemble des chansons, l'artiste a choisi de sortir des sentiers battus et s'il faut classer "To love is to live" dans les rayons des boutiques musicales : c'est du rock il n'y pas de doute, mais c'est surtout sa modélisation de l'esprit rock.
L'album pourrait suggérer les sonorités d'un album d'Iggy Pop comme " American Caesar " pour son aura débridée, loin de certaines convenances, qui se mélangerait à l'univers d'artistes plus récentes comme Billie Eilish ou bien même aux atmosphères de Bjork et des derniers albums de Bowie.
On peut également ressentir les racines musicales des Siouxies & the Banchees, de P.I.L., de ses années passées au sein des Savages, de la tendance Post-Punk.
Jehnny Beth apporte cette fraicheur qui peut parfois manquer à une partie de la scène française un peu trouillarde et foulant des chemins trop empruntés, elle est une artiste complète, exploratrice et qu'importe si elle bouscule certains esprits englués.
Peut-être peut-on reprocher qu'il est difficile d'aimer tout l'album ou qu'il est difficile de siffler gaiement des gimmicks au fil des titres, mais on peut saluer l'originalité qui fera avancer les mentalités et ressurgir l'esprit "rock" qui ne doit pas se cantonner à la symbolique guitare/batterie.
Jehnny Beth, sur le titre "French countryside" : " j’ai écrit les couplets dans un avion car j’étais convaincu qu’il allait s'écraser. Je me faisais des promesses sur ce que j'allais faire différemment si je survivais. la mort a été très présente dans mon esprit pendant le processus d'écriture de ce disque. Tout a commencé autour de la mort de Bowie." Cette torture mentale pourrait être le reflet de cet album ;) intimiste et pourtant dévoilé à tous.
Bravo l'artiste, que cet album soit la clé des cadenas qui empêchent à d'autres de s'affirmer artistiquement en France.