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Hijacked - Détournement de sons

Rock — Jeudi 19 mai à la Boule Noire

Jeudi 19 mai, le duo Hijacked (Clément Bazin et Jésabel) fêtera la sortie de son deuxième E.P., "Rising Path", un voyage planant entre électronica, soul et trip hop, à la fois mécanique et organique, lors d’une release party qui s'annonce explosive à La Boule Noire.

Pourquoi ce nom Hijacked ?
Clément : Outre la sonorité du mot qui nous plaisait, nous aimions bien cette idée de "détournement", de récupérer toutes nos influences pour en faire quelque chose d’autre. C'est une bonne traduction de la musique que nous avons envie de jouer.

Vous venez de deux univers très différents, Jésabel du piano classique, de la soul et du jazz ; toi Clément du steel band et du milieu électro. Cela a-t-il été compliqué de faire le lien entre ces univers ?
Clément : Oui et non. Moi, ce qui m’intéressait dans l’idée de monter un duo avec Jésabel, c’est que je ne m’étais jamais plié à l’exercice de faire des chansons de A à Z. Jusque-là, je composais une musique qui était assez différente et instrumentale, Jésabel, elle, était moins dans la composition que dans les reprises de standards. C’était donc un challenge, mais le lien s’est vite tissé. 
Jésabel : En terme d’univers, ça n’a pas été si compliqué que ça... Même si je viens d’un univers très black music, soul, jazz, hip hop, je me suis mise à écouter beaucoup de musique électronique, du coup cela faisait sens. Clément écoute aussi beaucoup de hip hop, de trip hop, la fusion s’est donc faite naturellement.

Vous sortez votre deuxième E.P. "Rising Path" le 20 mai. Quelle était votre envie de départ ?
Jésabel : Avec le premier E.P., le but était déjà de créer un réel lien entre les morceaux, les visuels, la scénographie etc. On s’est vite rendu compte que l’histoire de ce nouveau projet était un voyage en quatre chapitres, dont trois qui sont "clipés". C’est un voyage à la fois concret, avec des paysages incroyables, et une plongée intérieure. Cet E.P. parle d’une prise de conscience de la société, d’une quête d’authenticité, du refoulement et du retour à soi, des questionnements sur les différents chemins que l'on prend dans la vie...

Quelles sont vos influences ?
Jésabel : Notre musique est un mélange d’electronica, de soul et de trip hop. De mon côté, j’aime Aretha Franklin, James Blake, D’Angelo etc. Je suis assez éclectique tout en gardant un point commun à tous ces styles qui est le rythme, qu’on retrouve autant dans le hip hop que dans la musique électro. C’est essentiel. Un des changements pour cet E.P., c’est qu’on a décidé d’intégrer quelque chose de beaucoup plus organique en live, notamment avec l'arrivée du batteur, Louis.

Clément, j’ai lu que tu avais eu un déclic pour la musique en écoutant du Broken beat. Peux-tu me parler de ce style musical peu connu ?
Clément : C’est un mouvement londonien de la fin des années 90, qui s’inspirait du jazz-funk, du jazz fusion, ça allait de la musique électronique à l’afrobeat, du jazz à la house. C’était hors format, ce qui explique que ce courant n’a pas trop duré. Les morceaux faisaient huit minutes avec la voix qui entrait au bout de quatre minutes, bref ils ne passaient jamais en radio. J’allais souvent à Londres à cette époque pour travailler avec les steel bands. C’est une musique de producteur, mais jouée tout de même par des instrumentistes, avec de belles harmonies et de bonnes rythmiques. C'est la musique que j’avais envie de jouer à mes débuts. Après, je me suis mis à faire autre chose, mais je pense que tout producteur commence par essayer de reproduire les sonorités qui l'ont marqué.

Quand vous évoquez Hijacked, vous parlez souvent d’état de contemplation, du cosmos, de la nécessité de prendre le temps, de fuir notre environnement bruyant et oppressant… C'est un peu ésotérique, pouvez-vous m'en dire plus ?
Jésabel : Il y a quelque chose dans la musique qui correspond à notre approche de la vie. C’est une forme d’oscillation permanente entre des phases d’actions et des moments de contemplation, où l'on est capable d’observer et de capter ce qu’il se passe autour. Ça se retrouve de manière plus explicite dans cet E.P. Dans les compositions de Hijacked, il y a toujours des phases de grandes envolées, d’action, de rythmes, et des moments plus aquatiques, plus nuageux, plus planants... C’est un voyage musical sensoriel.

—  Propos recueillis par Pauline Savatier

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Hijacked

19/05/2016  –  La Boule Noire Paris 18

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