Tous les coups de coeur de la rédaction

Disque

Eels – "The Cautionary Tales Of Mark Oliver Everett"

Etonnant itinéraire artistique que celui de E. autrement appelé Mark Oliver Everett, plus connu encore sous le nom de Eels, depuis maintenant vingt ans ou presque. Les choses avaient pourtant commencé de façon simple et efficace : avec un premier album indirectement produit par Steven Spielberg et un gros tube à la clef qui avait inondé les ondes des radios, pas toujours follement inspirées par ailleurs. La trajectoire du groupe aurait pu être toute tracée alors, vers un succès facile et une production de plus en plus taillée pour le mainstream. Mais c’était probablement sans compter sans la personnalité trouble du dit E. qui récidive deux ans plus tard avec un album magnifique, mais crépusculaire à souhaits, dépressif dans ses inspirations comme dans sa mise en formes, allergique à toute récupération FM. A l’image de l’anguille qu’il s’est choisi pour animal totem, la carrière de Mar Oliver Everett ne semble pas vouloir se laisser attraper facilement par la critique ou par les fans. Dix disques plus tard, l’ambition artistique est toujours aussi forte. Et la musique, cette fois drapée du voile de l’autobiographie, tout aussi belle. Dans un dépouillement plus volontariste encore que sur les précédents opus, Mar Oliver Everett dévoile toutes les facettes d’un portrait de l’artiste en homme blessé. La nostalgie emporte, très loin, sur des titres comme « Mistakes of My Youth » ou « Where I’m From ». Mais c’est de toute façon l’introspection qui domine sur toute la longueur de ce nouvel album, particulièrement profus. Le disque inspire une écoute religieuse et recueillie. On s’y applique avec ferveur, de plus en plus fidèle, décidément, au génial et mystérieux E, aka Mark Oliver Everett, aka Eels.

—  JC

En savoir plus

Retour