Auteur avec son groupe Les Chaises d’un tube dans les années 90, « Dormir Dehors », Daran (Jean-Jacques de son prénom) a continué sa carrière sans jamais éclater auprès du très grand public. Malgré de remarquables qualités de mélodiste, une voix hors norme, et des paroliers affutés (Alana Filippi dans les années 90, puis Pierre-Yves Lebert depuis l’album « Pêcheur de pierres », entre autres), et des collaborations prestigieuses qui vont de la variété TF1 (Florent Pagny) aux artistes brevetés presse sélective (Miossec), il a dû s’exiler au Québec pour enfin goûter à la reconnaissance publique qu’il mérite.
Ayant revendu sa maison, notre homme s’est installé dans la Belle Province, où il a enregistré « L’homme dont les bras sont des branches », belle tentative de réconciliation entre rock à guitares et chanson, et truffé de titres renversant (« Il y a un animal », « Où va la joie » ou « Le hall de l’hôtel »). Après avoir déjà rempli quelques salles, dont le Divan du Monde, lors de la sortie l’an passé, Daran revient pour une tournée, avec un groupe différent (ses gars habituels sont tous sur d’autres projets), mais avec, à n’en pas douter, la même générosité communicative. A la fin des concerts, le bonhomme dédicace les albums, serre des louches, accepte les photos. La Québec touch ? Si seulement ce Jean-Jacques-là pouvait lui aussi devenir le chanteur préféré des Français, on en serait ravi, quand bien même les sots le croiraient québecois.