Retour du baroudeur bordelais du blues, autoproclamé "rambler, une valise à la main, toujours prêt а partir", qui trace un nouveau sillon dans les déserts ocres de la note bleue. Qu’il joue en fingerpicking ou en slide, le fils d’horloger propose un nouveau vagabondage sans se soucier de la montre, mais aux shuffles calés comme un coucou suisse. Adeptes des tempos bourbeux, le bluesman à la voix bourbonneuse, ne révolutionne pas le genre, mais se la joue authentique, comme dirait son compère rappeur, Rockin’ Squat, ex-leader du groupe Assassin, qui pose son flow sur le dobro de Cisco ("I’m a Blues Vet"). Vétéran lui-même, héritier des dinosaures du genre, ceux qui ne faisaient pas de manières, mais qui mettaient leurs tripes à l’air en arpégeant leur misère ou en regardant passer les trains (l’hypnotique "Old Black Train"), Cisco le hobo des temps modernes déroule une fresque aussi subtile que poussiéreuse d’une musique riche en gueules cassées, en desperados moisis et en freak brothers ("Indian Trail Blues"). Le long de ce bande-son de l’Underground Railroad, on croise également un beatBbxer (MicFlow), une artiste belge (Geneviève Dartevelle) et un pianiste de boogie woogie (Fabrice Eulry) et pas mal de fantômes qui ont écrit la grande saga du blues, dont fait résolument partie Cisco Herzhaft.
Son of a Watchmaker (Blues N’ Trad/Socadisc)