Acquin "Gender Bender"...
Impolitesse et dandysme sur fond d’after 80’s Taxi Girlesque.
Clivant, on aimera ou détestera ce joli bestiaire ovniesque jusqu’à sa pochette « orange mécanique ».
Acquin en Bacon du rock français explore les mauvais sentiments d’une voix glissée, déposée, presque déconnectée du propos, dans une sorte de transe hypnotique « Va nage eu aux troubles va zigzague petit têtard » avec le titre « berceau » en clé de voûte d’une cathédrale perdue jusqu’aux stroboscopes borgnes d’un titre comme « gender bender ».
Que dire si ce disque est perché et hors-temps car il fait une impasse magnifique sur tout ce qui a pu être fait depuis 10 ans sans aucune espèce de compromission ou d’effet de manche. Le propos est donc cohérent comme un retour aux sources avant l'émancipation.
Cet album nous renvoie donc musicalement du côté du défunt label mythique de Vincent Chauvier “Lithium” avec des groupes comme Diabologum ou Mendelson et complète la toile d’un Rock Français Arty qui se raréfie et ne se limite plus qu’à quelques noms éparses comme Rodolphe Burger ou Radio Elvis.
De ce fait, le disque d’Acquin réveillera le post-punk qui sommeille en quelques uns et soulagera notre inconscient …
Acquin y épouse donc la poésie lofi de son réalisateur Frédéric Lo, image iconique de l’album crève-coeur de Daniel Darc et d’une pop française indépendante.*
Acquin joue avec ses miroirs. Quand Daniel cherchait à sortir de son enfer et trouver la rédemption, Acquin s'en délecte et se joue du “je”.
La subversion du propos est en décalage total avec le personnage lisse, réservé et calme qu’est Acquin, un rien "Dextérien" que nous avons pu découvrir à l'émission de Frédéric Taddéi sur RT il y a quelques jours.
Porté par un groupe efficace sur scène, les guitares y prennent le relais des claviers, l’artiste a fait des prestations remarquées et jouera le lundi 23 mars aux Trois Baudets en co-plateau avec Benoît Bourgeois. Son album est sorti le 28 février 2020 sur toutes les platerformes digitales.